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Sandrine Ben David
4 décembre 2009

Pour Gilad

Il y a un peu moins d’un mois Noam Shalit était en France. Le père de Gilad  Shalit, soldat franco-israélien capturé en juin 2006 par le Hamas et retenu en otage depuis, était reçu il y a quelques semaines à l’Elysée par le Président de la République et par le Maire de Paris, afin de déterminer les actions à mener en faveur de la libération de son fils. Nicolas Sarkozy a remis à Bashar El-Assad, quelques jours après cette rencontre, une lettre pour Gilad écrite par son père.

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Cette lettre a été transmise en marge du sommet pour la paix qui réunissait à Paris le président syrien, le premier ministre turc et l’émir du Qatar, Cheikh Hamad ben Khalifa Al Thani. "C'est un sujet sur lequel je souhaite m'exprimer le moins possible, car ce qui m'intéresse, ce sont les résultats", avait déclaré Nicolas Sarkozy, interrogé par l'AFP au sujet de cette lettre. Le président français avait seulement précisé que le Qatar allait jouer un rôle dans les efforts pour obtenir la libération du jeune homme.

En route pour l’Angleterre où il a participé à  la “Marche pour Gilad” organisée dimanche 21 septembre dans la ville de Londres, accompagné par les représentants du comité se soutien d’Ingrid Betancourt qui ont suivi son périple pour promouvoir son combat auprès de la communauté française et européenne, Noam Shalit nous a confié ses exigences face aux autorités israéliennes et son espoir dans la France.

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Pourquoi êtes-vous ici aujourd’hui?

Je suis en route pour Londres où doit avoir lieu une marche de soutien pour mon fils, organisée en partenariat avec l’ambassade d’Israël et les représentants de la communauté juive de Grande Bretagne et où je dois rencontrer pour la première fois Alan Johnson, le journaliste de la BBC qui était, lui aussi, retenu en détention à Gaza. J’ai été convié avant cela par les comités de soutien à Gilad de France. Je ne reste en Europe qu’un week-end, l’essentiel de mon combat est en Eretz. Mais c’est très encourageant de constater la mobilisation des juifs de France et de la France tout entière derrière nous. Je leur suis très reconnaissant pour leurs efforts. La détention de Guilad n’est pas une affaire personnelle qui regarde seulement la famille Shalit, elle doit être le combat du monde libre dans sa totalité.

Que savez-vous de  la situation, à l’heure où nous parlons, de votre fils retenu prisonnier?

« Rien du tout » (en français)…Il est détenu dans une isolation totale du reste du monde. Toute visite, quelle que soit son origine, lui est interdite. Aucun individu, aucune organisation n’est autorisée à venir s’assurer de son état. Nous ignorons totalement, depuis plus de huit cent jours et huit cents nuits qu’il est retenu en otage dans la bande de Gaza, comment se porte notre fils. Nous n’avons absolument aucune information concernant son état de santé, ni au sujet des conditions dans lesquelles il est incarcéré. Dans quelques jours, ce sera son troisième Rosh Hachana emprisonné là-bas, loin de sa famille. Et nous ne savons rien…

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Que font les autorités israéliennes ?

Le premier ministre Ehud Olmert, avant la fin de son mandat, a tenté un dernier examen des noms des prisonniers que le Hamas veut échanger contre Gilad, avec la création du comité « Ramon ». Nous souhaitons qu’il termine ce travail avant de quitter ses fonctions. Je ne veux pas faire de spéculations concernant son successeur, je lui demande simplement de parachever le processus qu’il a commencé. Il a eu assez de temps pour examiner toutes les options et tous les moyens possibles. Le temps des hésitations et des indécisions est terminé. Il faut trancher. Il faut libérer Guilad. La majorité du peuple israélien et du peuple juif dans le monde soutient mon fils et exige sa libération immédiate. Ehud Olmert, avant le nouvel an, avant la fin de son mandat, se doit de mettre un terme à cette situation insupportable.

Qu’attendez-vous de la France ?

Guilad est citoyen français. Après la libération d’Ingrid Betancourt, l’Elysée a entamé une procédure qui doit pour l’instant demeurer secrète et dont je ne connais d’ailleurs pas tous les éléments. Le Président Nicolas Sarkozy a exprimé plusieurs fois ses engagements à propos de la libération de Gilad. Nous avons constaté, deux fois consécutives, avec la libération des infirmières bulgares puis avec celle d’Ingrid Betancourt, qu’il ne se limite pas aux discours et que c’est un homme d’action. Je demande au Président et au gouvernement français de poursuivre les efforts qu’ils déploient pour libérer mon fils et je souhaite que la France utilise tous les moyens qui sont à sa disposition au Moyen Orient  pour œuvrer en vue de la libération de notre enfant. Il faut tout mettre en œuvre, avant qu’il ne soit trop tard.

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Propos recueillis par Sandrine Ben David (Jerusalem Post Edition Française, octobre 2008)

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