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Sandrine Ben David
4 décembre 2009

Rencontre parisienne avec Noa

La chanteuse israélienne était de retour à Paris, sur la scène prestigieuse de la salle Pleyel, pour un concert, le 8 novembre dernier, de présentation de son nouvel album « Genes & Jeans » sorti en avril dernier chez Universal. Ce concert s’inscrit dans le cadre d’une tournée mondiale que Noa a débuté en Europe et qui va se poursuivre jusqu’en mai 2009 en Amérique du Sud. L’univers musical de Noa trouve ses inspirations auprès d’artistes comme Paul Simon, Joni Mitchell et Leonard Cohen, enrichi par ses origines yéménites et sa culture jazz/rock.

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La voix exceptionnelle que les français avaient découverte en 1998 avec la comédie musicale
« Notre Dame de Paris », nous livre quelques secrets de femme, de l’âme et du cœur…


Pouvez-vous nous parler de votre actualité ?

« Mon dernier album Genes and Jeans est sorti il y a un peu plus de six mois et nous avons immédiatement après sa sortie, en avril 2008, commencé une tournée internationale, tout d'abord en Espagne, puis aux Etats-Unis, et enfin en Europe de l'est et de l'ouest. Le tour trouve son point culminant à l'heure actuelle, avec deux concerts à Paris, l'un public, l'autre privé, et il va se poursuivre outre-atlantique, en Amérique du Sud. Cette tournée qui va durer toute une année a le bonheur de recevoir beaucoup de réactions d'enthousiasme de la part du public et je suis très heureuse pour le succès de l’album. »

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A quel stade de votre carrière vous voyez-vous aujourd’hui ?

« Je suis une artiste accomplie mais je suis surtout à présent la mère de deux enfants, Ayeli (sept ans) et Eynéa (quatre ans). Le prénom de mon fils est amérindien, il signifie « ma deuxième aile » et vient d'un livre que j'avais lu enfant. Eynéa, le prénom de ma petite fille, est le titre de l'une de mes chansons, qui parle d'une jeune femme qui a la faculté de transformer ce qu'elle voit selon ses désirs et de réinventer le monde à travers « son regard » (eynea, en hébreu, signifie « ses yeux »). A cause de cela, je pense que mon dernier album est peut-être le meilleur que j'ai jamais fait. Parce qu'il représente justement ce double accomplissement, en tant que femme et en tant que créatrice. Il est le résultat d'un travail très personnel et très important pour moi de mise en harmonie de la musicienne et de la personne que je suis, de mes multiples racines et des traditions qui les portent. Les chansons yéménites de l'album sont une expression de ce processus, ainsi que celles en anglais qui parlent de l'américaine qui est en moi.

La jeunesse, porteuse d'enthousiasme et d'aveuglement est aussi parfois un obstacle à la sincérité et à l'intégrité artistique. La maturité apporte son lot de désenchantements utiles à la création et surtout une paix intérieur et un ajustement au monde très positifs pour l'art. Mes enfants sont la chose la plus importante dans ma vie et leur présence oriente toute ma personne vers l'avenir qu'ils représentent et qu'ils opposent quotidiennement à la tentation de ne regarder que le présent. Par surcroît ils possèdent cette qualité exceptionnelle de nous amener par leur existence à une mise en perspective de nous-même dans le temps, en tant que la simple descendance à laquelle nous contribuons. Je me regarde aujourd'hui, grâce à eux, comme le petit maillon d'une longue dynastie d'hommes et surtout de femmes,  fortes et courageuses qui ont traversé des frontières et lutté dans leurs pèlerinages, de terres promises en terres promises, pour la pérennité de leur patrimoine culturel et familial. Je poursuis cette tournée avec mes deux enfants avec moi. Ils ont grandi avec l'artiste que je suis et voyagent toujours avec moi. J'ai d'ailleurs le projet, à l'issue de cette tournée, de faire un nouvel enfant...»

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Quelle est votre relation avec la France et avec le public français ?

« Ma relation avec le public français est une relation de longue date et très profonde. Elle va bien au delà de ma participation à la comédie musicale « Notre Dame de Paris » avec la chanson « Vivre ». Je suis toujours heureuse de revenir régulièrement à Paris pour y rencontrer un public fidèle, qui connaît l'intégralité de mon répertoire et qui apprécie mon travail. »

Parlez nous de votre rapport avec Israël et de vos liens avec les traditions juives…

« Je suis israélienne, j'aime vivre en Israël. J'ai fait mon service militaire en Israël et j'y ai fait beaucoup de bénévolat. C'est ma terre aujourd'hui et j'essaie de faire tout mon possible en sorte que je puisse être fière de mon pays et de mon peuple, pour que nous puissions enfin vivre en paix. J'ai été élevée dans une famille juive traditionaliste, j'ai fait mes études dans une Yeshiva. Il y a beaucoup de choses dans le judaïsme que j'aime, mais nous ne sommes pas religieux mon mari et moi. Pourtant, le « Erev Shabbat » du vendredi soir est une tradition essentielle dans notre famille, où l'on s'habille de blanc et où l'on chante beaucoup ensemble... »

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Quelle a été votre réaction à l'élection de Barack Obama à la présidence des Etats-Unis ?

« C'est un miracle. Un miracle merveilleux et porteur d'un formidable espoir pour  le monde entier, qui doit s'en inspirer pour aller vers la paix et la fraternité entre les hommes, quelque soit leur race ou leur religion. Je suis honnêtement jalouse des américains aujourd'hui, de la lumière qu'ils ont répandu sur le monde, et je souhaite de tout coeur que cette élection soit le signe et le début d'un changement radical et d'un mouvement définitif de pacification pour toutes les nations. »

Sandrine Bendavid (Jerusalem Post Edition Française, novembre 2008)

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