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Sandrine Ben David
4 décembre 2009

Affaire al-Dura : un non-débat de plus

Jeudi 18 septembre 2008, le Mouvement Juif Libéral de France organisait une confrontation de points de vue entre Arlette Chabot, directrice de l'information à France 2, et Philippe Karsenty, maire adjoint de Neuilly sur Seine et homme d'affaires à l'origine du procès Al Dura. Madame Chabot, après avoir assez maladroitement exposé les positions de la chaîne, a immédiatement quitté les lieux, refusant de prendre part aux débats, et surtout de regarder en face les preuves de la mise en scène qui lui ont été présentées. Commentaires de monsieur Philippe Karsenty à l'issue de cette soirée.

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Pourriez-vous rapidement revenir sur les origines de l'affaire?


Le 30 septembre 2000, France 2 diffusait un reportage sur la mort du petit Mohamed Al Dura, tué par des tirs de soldats israéliens. Cette vidéo a été perçue par toute la France comme un reportage d'information. Un an et demi plus tard, la télévision allemande diffusait un autre reportage qui mettait sérieusement en doute l'origine des tirs supposés avoir tué l'enfant. On s'est alors aperçu que France 2 ne voulait absolument pas revenir sur la véracité de cette vidéo ni admettre qu'il s'agissait d'une mise en scène. J'ai alors publié un article sur le site Internet Média-ratings (www.m-r.fr) mettant en évidence les faits, à la suite duquel France 2 m'a attaqué en diffamation. J'ai perdu le premier procès en octobre 2006, après que le procureur ait pourtant dit que j'avais apporté des preuves convaincantes au terme d'une enquête sérieuse et non partiale. J'ai immédiatement fait appel de cette décision. Le procès s'est étalé sur cinq mois. Il a commencé en septembre 2007, difficilement parce que les juges m'étaient au départ très défavorables. Ils se sont heureusement rendus compte, au cours du procès, qu'il ne s'agissait pas d'un reportage normal et ont alors demandé à France 2 s'ils reconnaissaient que certaines images étaient mises en scène. L'avocat de la chaîne a nié farouchement et les juges ont exigé de voir les rushes. Or, le 14 novembre 2007, c'est seulement 18 minutes, et non pas 27 au total, qui ont été présentées devant la cour. France 2 avait donc escamoté les 9 minutes des images les plus problématiques pour eux. Le procès a enfin eu lieu en février 2008, en présence de Charles Enderlin et de Arlette Chabot. Il a duré sept heures. L'arrêt a été rendu le 21 mai 2008. Entre temps, les amis de Charles Enderlin ont mené une campagne, en faveur de celui-ci et tentant de me discréditer, notamment dans l'Express et sur Canal +. J'ai  déposé des plaintes pour diffamation contre ces deux médias. Et donc, le 21 mai 2008, j'ai gagné le procès avec des arrêts très défavorables contre France 2. En ce qui concerne ma plainte pour diffamation, les dates d'audience ne sont, à ce jour, pas encore fixées. 

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Qui est à l'origine de cette soirée de confrontation?


Le MJLF et Antoine Spire, qui m'a contacté il y a plusieurs mois en me disant qu'il aimerait bien organiser une rencontre entre moi et madame Chabot. J'ai accepté avec enthousiasme. Malheureusement, Arlette Chabot lui a répondu que, si nos points de vue successifs pouvaient être présentés, elle refusait de prendre part à toute conversation avec moi. Ce qui est intéressant, c'est qu'elle a affirmé, lors de sa présentation, que si on lui apportait les preuves de la mise en scène, elle fermerait le bureau de Jérusalem et renverrait tout le monde, mais que, dès que j'ai commencé a exposer ces preuves, elle a quitté la salle, accompagnée de ses collègues et de Émilie Raffoul, journaliste de Canal + impliquée dans le reportage qui m'a récemment diffamé, refusant simplement de les constater. À la suite de ma présentation, madame Chabot est revenue dans la salle et a répondu maladroitement aux questions de l'audience, qui s'est rapidement rendue compte qu'elle n'avait pas de véritables arguments à présenter, en particulier au moment où il lui a été demandé où se trouvaient les balles que le cameraman du reportage prétendait avoir récupéré. Elle a dit que c'était les palestiniens qui les avaient, alors que son cameraman avait affirmé précédemment les avoir en sa possession, puis que c'est France 2 qui les détenait. 

Quels étaient les médias présents et quelles questions ont été posées par les journalistes?

Des représentants de France 2 bien sur, Guysen, Actualité Juive, mais aussi le Wall Street Journal étaient présents. La journaliste de WSJ, Nidra Poller, a demandé à madame Chabot pourquoi, alors qu'elle affirmait que la chaîne attaquerait systématiquement toute personne les accusant d'avoir diffusé une mise en scène, France 2 n'avait pas poursuivi le Wall Street Journal qui avait porté plusieurs fois contre elle ces mêmes accusations. Je n'ai fait personnellement l'objet d'aucune question embarrassante. Si le public présent dans la salle semble avoir été convaincu à l'unanimité, tout comme les juges lors au moment du procès, de cette supercherie médiatique scandaleuse, je crois qu'il est essentiel que l'opinion publique dans sa totalité, et particulièrement en Israël, prenne la mesure de cette affaire et des dégâts qu'elle a causé à l'image du pays et des communautés juives dans le monde entier.

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Sandrine Bendavid (Jerusalem Post Edition Française, novembre 2008)

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